mardi 5 janvier 2016

La tenue algérois


La tenue traditionnelle algéroise a résisté à travers les âges et les siècles. Elle est la plus prisée par la gent féminine, mais pas seulement. En effet, les meilleurs stylistes du monde, Yves Saint-Laurent, Marc Jacobs, Givenchy… se la sont appropriée et l’ont adaptée aux moeurs d’aujourd’hui.
Elles ont toujours été nombreuses à le porter, aujourd’hui encore. Cependant, pour les femmes, notamment les citadines de l’époque, cet habit traditionnel et luxueux se porte au quotidien et, quand il est plus richement orné, lors des différentes cérémonies qui peuvent égrener une vie. Riche en histoire, ce costume suscite admiration et fierté. Il fait partie intégrante du trousseau de la jeune mariée. Comme nous l’explique Mme Mounira, qui marie sa fille en décembre prochain, « je ne peux pas concevoir le trousseau de ma fille sans la tenue algéroise, qui, à elle seule, renferme des siècles d’histoire. Il est vrai que son prix est exorbitant, mais cela vaut la chandelle d’investir dans cet habit. Car il ne se démodera jamais ». Le costume algérien se caractérise généralement par un pantalon en soie, agrémenté d’une veste en velours, rehaussée de broderies au fil d’or. Le foulard en soie, aux extrémités duquel pendille de large ftoul, est souvent garni d’un diadème, appelé plus communément « Khit El Rouh ».


Témoignage de la vie des femmes
Le costume traditionnel d’Alger renseigne un tant soit peu sur la vie des femmes aux XVIIe et XVIlIe siècles. Durant cette époque, l’Algéroise portait une longue et large chemise sans col. Une autre chemise était mise dessus avec des ornementations de rubans galonnés de différentes couleurs. Cette chemise est écourtée avec le temps et s’agrémente de manches très larges rehaussés de rubans en dentelles.
Elle se porte à même la peau en été, mais pour parer à la fraîcheur du printemps et de l’automne algérois, les femmes pouvaient en superposer deux ou trois. Elle sera baptisée « g’nidra » (petite gandoura). Cette dernière était portée sur un pantalon de toile blanche assez large descendant jusqu’aux chevilles sur lequel tombait la ghlila. Il s’agit d’une longue veste en satin ou en velours qui arrive à mi-jambe avec des manches et un col prolongé jusqu’en dessous de la poitrine, décoré de boutons d’or ou d’argent. Cette tenue se porte avec des babouches en velours, richement brodés d’or. 


La tête est ornée d’un foulard multicolore appelé m’harma. Le seroual ample et confortable à la fois constitue une autre pièce fondamentale du costume traditionnel algérois. De nos jours, il en existe plusieurs modèles, chacun se portant pour une occasion distincte : long et volumineux, pour la vie de tous les jours ; le « harar » en pure soie pour les cérémonies ; court et souple pour l’intérieur… A la fois pratique et confortable, « le seroual permettait aux Algéroises de se déplacer de terrasse en terrasse avec aisance et agilité sans manquer à la décence », peut-on lire dans le livre de Leyla Belkaïd Algéroises – Histoire d’un costume méditerranéen. Selon des écrits anciens, les gens les plus riches de l’époque et les officiels avaient une large préférence pour le caftan et le karakou qui sont deux costumes d’inspiration ottomane conçus dans des tissus luxueux, travaillé de fetla au fil d’argent et de medjboud au fil d’or.


Enseignement de qualité
Si aujourd’hui plusieurs stylistes de haute couture se plaisent à proposer des modèles aux broderies aussi variés que divers à leur potentiels clients, il n’en demeure pas moins qu’un ancien centre d’apprentissage de couture de la wilaya d’Alger, plus exactement à Bab el-Oued, prodigue à tous ses élèves un enseignement de qualité, basé sur une méthodologie ancienne.
Ses missions : préserver le patrimoine traditionnel de la couture et de la broderie et assurer aux jeunes filles une formation de qualité. La broderie est enseignée selon les techniques manuelles ou sur machine. 

karako serwal cheka
karakou serwal mdewer

karakou modarn 

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